Le Maroc s’est donné comme objectif de doubler sa capacité d’accueil des passagers d’ici 2030, pour passé de 38 à 80 millions de voyageurs annuels. Le 16 décembre 2024, le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a dévoilé ce plan ambitieux lors d’une conférence de presse à Rabat. Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement favorable pour le tourisme marocain, qui a déjà accueilli un nombre record de 15,9 millions de visiteurs sur les 11 premiers mois de 2024.

Un boom touristique qui nécessite une refonte des infrastructures

L’afflux massif de touristes au Maroc ces dernières années a mis en lumière les limites des infrastructures actuelles. L’aéroport de Marrakech-Menara, l’un des plus fréquentés du pays, illustre parfaitement cette problématique. Conçu pour accueillir 9 millions de passagers par an, il peine aujourd’hui à gérer le flux croissant de voyageurs. Les longues files d’attente aux contrôles de sécurité et à la douane sont devenues monnaie courante, engendrant retards et frustrations.

Face à cette situation, le gouvernement marocain a décidé de prendre le taureau par les cornes. Le plan de modernisation prévoit notamment :

• L’agrandissement de l’aéroport de Casablanca pour atteindre une capacité de 23,3 millions de voyageurs
• Le renforcement des infrastructures à Marrakech pour accueillir 14 millions de passagers
• L’augmentation de la capacité d’Agadir à 6,3 millions de voyageurs

Ces investissements colossaux ne se limitent pas au secteur aérien. Le réseau ferroviaire à grande vitesse sera également étendu. La ligne reliant Tanger à Casablanca sera prolongée jusqu’à Marrakech avant 2030, avec un projet d’extension vers Agadir en cours d’étude. À l’horizon 2040, ce réseau devrait desservir 43 villes, couvrant par suite 87% de la population marocaine.

La Coupe du monde 2030 : un tremplin pour le tourisme marocain

La co-organisation de la Coupe du monde de football en 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal, joue un rôle catalyseur dans cette transformation. Le Maroc prévoit d’investir jusqu’à 500 millions d’euros dans la rénovation et l’expansion des stades et des sites d’entraînement. Un projet pharaonique verra également le jour près de Casablanca : le nouveau stade d’une capacité de 115.000 spectateurs.

Le Maroc accueillera également la Coupe d’Afrique des Nations en 2025, consolidant par voie de conséquence son statut de destination phare pour les amateurs de football et de voyages. Ces événements sportifs majeurs représentent une opportunité unique pour le royaume de se positionner comme un carrefour incontournable entre l’Europe et l’Afrique.

Un plan ambitieux pour mettre les aéroports à niveau

Le doublement de la capacité aéroportuaire du Maroc d’ici 2030 n’est pas un simple effet d’annonce. Il s’agit d’une réponse stratégique à la croissance exponentielle du tourisme dans le royaume. Pour mieux comprendre l’ampleur de ce défi, voici un tableau comparatif des capacités actuelles et futures des principaux aéroports marocains :

Aéroport	Capacité actuelle (millions de passagers)	Capacité prévue en 2030 (millions de passagers)
Casablanca	14	23,3
Marrakech	9	14
Agadir	3	6,3

L’augmentation de la capacité aéroportuaire devra également s’accompagner d’une amélioration des services au sol et d’une modernisation des infrastructures d’accueil. Ces investissements permettront non seulement de fluidifier les arrivées et les départs, mais aussi d’offrir une première impression positive aux visiteurs dès leur atterrissage. Venir au Maroc en avion deviendra une expérience plus agréable et confortable, contribuant de ce fait à l’image globale du pays comme destination touristique de choix.

Les défis à relever pour concrétiser cette vision ambitieuse

Malgré l’enthousiasme suscité par ces projets d’envergure, plusieurs défis devront être relevés pour garantir leur succès. Parmi les points cruciaux à adresser, on peut citer :

1. La formation du personnel : L’augmentation de la capacité aéroportuaire nécessitera le recrutement et la formation de milliers de nouveaux employés.
2. La gestion environnementale : L’expansion des infrastructures devra se faire dans le respect des normes écologiques.
3. L’intégration urbaine : Les nouveaux aéroports et leurs voies d’accès devront s’intégrer harmonieusement dans le tissu urbain existant.
4. La connectivité : Le développement des liaisons entre les aéroports et les centres-villes sera essentiel pour optimiser l’expérience des voyageurs.

Le Maroc se prépare à entrer dans une nouvelle ère touristique. Le doublement de sa capacité aéroportuaire d’ici 2030 n’est que la partie émergée d’un iceberg de transformations qui visent à positionner le royaume comme une destination incontournable sur la scène internationale.